Comme dans toutes les races, il existe chez l’AS des prédispositions génétiques à certaines maladies. Notre travail d’éleveur est de chercher à améliorer la race et de s’assurer du bon état de santé de nos chiens. De nos jours, il existe de nombreux tests de dépistages pour des centaines de maladies. La plupart d’entre eux peuvent être réalisés par simple prélèvement buccal ou par prise de sang. Nous allons vous détailler ici les maladies pour lesquelles le dépistage est rendu obligatoire par notre club de race.

Tous nos chiens sont dépistés par radiographie à l’âge de 18 mois pour la dysplasie des hanches, des coudes et les vertèbres de transition lombaire (VTL). Ils sont aussi dépistés pour la myélopathie dégénérative (MD)  et le nanisme hypophysaire (NAH) via le laboratoire Antagène. Ils possèdent également leur empreinte ADN.

  • La myélopathie dégénérative (MD) :

La myélopathie dégénérative est une dégénérescence progressive de la moelle épinière. Celle-ci conduit à terme à une paralysie des postérieurs et des antérieurs dans les cas les plus avancés. Cette maladie serait majoritairement d’origine génétique. Un gène a été identifié, cependant il y a probablement d’autres facteurs qui entrent en jeu concernant l’expression de la maladie.

Les premiers symptômes apparaissent généralement vers l’âge de 8 ans, bien que des cas aient été décrits chez des animaux plus jeunes. L’évolution de la maladie est lente, de 6 mois à 1 an, parfois plus et les symptômes ne sont pas significatifs et sont souvent attribués à d’autres maladies telles que la dysplasie de la hanche ou encore l’arthrose, très fréquente chez les animaux âgés.

La MD n’est pas douloureuse cependant d’autres pathologies qui en découlent peuvent l’être : escarres, hernies discales, … Il n’existe actuellement aucun traitement permettant de soigner la myélopathie dégénérative. La seule issue possible est l’euthanasie lorsque les symptômes sont trop avancés.

Il existe plusieurs statuts : un chien peut-être sain (N/N), porteur (N/DM) ou atteint (DM/DM). Un chien sain peut être marié avec n’importe quel statut. Les chiens porteurs et atteints ne peuvent reproduire qu’avec des chiens sains afin d’éviter que naissent des chiens atteints.

  • Le nanisme hypophysaire (NAH) :

Le nanisme hypophysaire est une forme de nanisme liée à une atrophie d’une zone du cerveau appelée hypophyse. L’hypophyse joue un rôle dans de nombreux systèmes hormonaux et notamment dans la production de l’hormone de croissance. Dans le cas du nanisme hypophysaire, l’hypophyse étant atrophiée, l’hormone de croissance n’est pas produite en quantité suffisante et cela provoque donc un retard de développement important. C’est ce qu’on appelle le nanisme. On parle ici de nanisme harmonieux car les proportions du corps sont respectées. Un AS atteint de nanisme pèsera environ 10kg à l’âge adulte au lieu de 30 à 45kg chez les chiens sains. C’est une maladie génétique dont le gène responsable a été identifié.

Les principaux symptômes de la maladie sont le nanisme harmonieux et des troubles cutanés. On constate les premiers écarts de croissance avec le reste de la fratrie vers 6 ou 8 semaines. Les symptômes sont très francs vers l’âge de 3 mois. En effet, le chien ne grandit pas et conserve un aspect de chiot.

Les hormones sexuelles sont aussi régulées en partie par l’hypophyse, c’est pourquoi les chiens atteints de nanisme sont stériles. On observe aussi des troubles de la thyroïde. On rencontre également des anomalies au niveau de la texture du poil.

Il n’existe aucun traitement actuellement permettant de compenser les effets de cette malformation. Le pronostic est plutôt sombre. La durée de vie d’un chien atteint de nanisme hypophysaire est d’entre 3 et 5 ans.

Il existe plusieurs statuts : un chien peut-être sain (N/N), porteur (N/NAH) ou atteint (NAH/NAH). Un chien sain peut être marié avec n’importe quel statut. Les chiens porteurs ne peuvent reproduire qu’avec des chiens sains afin d’éviter que naissent des chiens atteins.

Ranger (@ranger_thegshepherd)

  • La dysplasie :

Par définition, une dysplasie est une anomalie survenant lors du développement d’un tissu, d’un organe ou d’une articulation. Chez l’AS, et comme chez beaucoup de grands chiens, on rencontre des dysplasies des hanches et des coudes.

  • Dysplasie des hanches :

Il s’agit d’une mauvaise conformation de l’articulation de la hanche. D’une part, on observe une malformation entre la tête fémorale et la cavité du bassin dans laquelle elle vient s’imbriquer et d’autre part une laxité plus importante que la normale du ligament qui les maintient en place. Dans le cas de la dysplasie de la hanche, le chiot naît avec des hanches normales mais c’est lors de la croissance que celle-ci se met en place.

La dysplasie provoque des douleurs lors de l’utilisation de la hanche lésée mais également une usure plus rapide de l’articulation. Lors des mouvements d’un chien dysplasique, les ligaments ne maintiennent pas correctement la hanche dans sa cavité car ils ont une laxité trop importante.

La dysplasie est une maladie complexe : d’une part, elle est héréditaire et donc héritée des parents et d’autre part, elle peut être provoquée ou aggravée par des facteurs environnementaux si le chien en question est porteur des gènes responsables de celle-ci. A l’heure actuelle, aucun test génétique ne permet de savoir si un chien est porteur ou non de dysplasie. On ne connaît pas non plus quels sont les gènes responsables de la maladie mais on sait qu’il y a plusieurs gènes qui entrent en compte.

Afin de prévenir la dysplasie, une politique de dépistage radiographique des chiens destinés à la reproduction a été mise en place. Elle consiste à réaliser des clichés des hanches sous anesthésie générale dans une position précise, puis à envoyer ces clichés à un vétérinaire spécialisé dans la lecture des radiographies. Celui-ci va procéder à un certain nombre de vérifications et de mesures qui vont permettre de classer le chien selon cinq stades allant de A à E, A signifiant aucun signe de dysplasie et E dysplasie sévère. Les chiens A et B sont considérés comme exempts de dysplasie, les chiens D et E sont écartés de la reproduction.

Hanches normales

Hanches dysplasiques

  • Dysplasie des coudes :

Il s’agit d’une mauvaise conformation de l’articulation du coude. Il existe quatre formes différentes de dysplasie du coude :

  • La non union du processus anconé (NUPA) : la NUPA résulte d’une absence de fusion totale ou partielle du processus anconé, situé à la pointe du coude, avec l’ulna (cubitus) au moyen de tissus fibreux ou cartilagineux. Sa mobilité entraîne une inflammation importante. Il ne joue plus son rôle de stabilisateur de l’articulation lors de l’appui sur le coude. Ceci engendre une instabilité articulaire et des douleurs à chaque mouvement.
  • La fragmentation du processus coronoïde médial (FPCM) : Il s’agit soit d’une fragmentation totale ou partielle de l’os sous-chondral (os situé juste sous le cartilage) soit d’une insuffisance d’ossification du processus coronoïde médial (pointe osseuse appartenant à l’ulna). Elle provoque une inflammation du coude et entraîne des douleurs et des boiteries.
  • L’ostéochondrite disséquante du condyle médial de l’humérus (OCD) : L’OCD du condyle médial de l’humérus (situé au cœur de l’articulation) correspond à une perturbation de l’ostéogenèse (processus par lequel s’élabore le tissu osseux) d’une zone précise de la surface articulaire. On constate alors un épaississement anormal du cartilage articulaire qui fait office de cartilage de croissance chez le jeune. Petit à petit, les cellules meurent dans les couches cartilagineuses profondes et une nécrose s’installe. C’est cette zone qui est à l’origine de fissures qui vont libérer un fragment de cartilage dans la cavité articulaire. Les frottements de ce fragment provoquent alors de douleurs et entraînent une boiterie.
  • L’incongruence articulaire (IA) : L’incongruence désigne une mauvaise adaptation de deux surfaces articulaires entre elles. Dans le cas du coude, elle résulte d’un décalage des surfaces de l’ulna et du radius en raison d’une croissance dissymétrique de ces deux os. On observe alors le même type de symptômes que précédemment.

Ces quatre formes de dysplasie du coude peuvent être observées ensemble ou séparément. Elles entraînent toutes le développement d’arthrose. Comme pour la dysplasie de la hanche, des études scientifiques ont montré que l’origine de la dysplasie du coude est multifactorielle : prédisposition génétique, influence du milieu de vie et de l’hygiène de vie.

Tout comme dans le cas de la dysplasie de la hanche, un protocole de dépistage a été mis en place pour les chiens destinés à la reproduction. Les radiographies sont réalisées sous anesthésie générale et souvent couplées aux radiographies de dépistage pour les hanches. Le système de notation est différent de celui des hanches. Les stades vont de 0 à 3 , 0 signifiant absence totale d’arthrose et 3 arthrose sévère. Seuls les chiens notés 0  sont autorisés à reproduire.

Dysplasie coude NUPA

Coude sain

  • Les Vertèbres de transition lombo-sacrées :

Les vertèbres de transition lombosacrées ou VTL, appelées LTV en anglais (pour lumbosacral transitional vertebrae), ou LÜW en allemand (pour Lumbosakraler Übergangswirbel), sont des anomalies qui touchent la partie terminale de la colonne vertébrale, dans la région des vertèbres lombaires et du sacrum, zone où la colonne vertébrale est reliée au bassin grâce aux articulations sacro-iliaques.

Les VTL peuvent s’accompagner, à plus ou moins long terme, de problèmes neurologiques (syndrôme « de la queue de cheval » : troubles de la locomotion au niveau des membres postérieurs, problèmes de continence urinaire et/ou fécale) ou (surtout lorsqu’ils génèrent une « bascule » dissymétrique du bassin) d’une dysplasie de la hanche.

Le dépistage des VTL se fait par radiographie (généralement sur le même cliché que pour les hanches). La lecture des clichés permet de définir deux stades : VTL 0 (aucune anomalie) et VTL de type 1, 2 ou 3, qui ne constituent pas des stades de gravité comme pour la dysplasie des hanches ou des coudes, mais qui correspondent à un type d’anomalie.

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